L'experience Bolivienne
Comme vous l'avez peut être remarqué précédemment, la Bolivie est un pays magnifique.
Mais il faut savoir que les gens y sont tout aussi gentils.
Froids au premier abord, ils deviennent vite extremements accueillants.
A cette période, dans tout le pays se fête le Carnaval.
Décliné sous toutes ses formes, il représente le début de l'année scolaire pour les plus jeunes: c'est à ce moment que l'on assiste à de véritables guerres de rue à coup de bombes à eau et de mousse à raser.
Et c'est dangereux !
Surtout lui, juste eu le temps de l'allonger avant qu'il tire, j'ai eu chaud !
Mais le carnaval c'est surtout une fête gigantesque dans toutes les villes du pays et une beuverie sans nom.
Au cours de ces derniers jours nous avons eu la chance de vivre deux événements particulièrement extraordinaires.
Ayant très peu de photographies de cela je vais essayer de vous les conter.
- Chapitre I : La mine de Potosí.
"Un jour le monde devra demander pardon à Potosi." Eduardo Galeano Les veines ouvertes de l'Amerique.
Plaçons le décor, Potosí : ville la plus haute du monde (4200 m), également la plus pillée de l'histoire.
Se trouve accolée à cette ville une montagne plus haute que le Mont Blanc, qui fut la plus grande mine d'argent au monde (mille millions de onces en furent extraits).
Bien évidemment, les indiens y travaillaient gratuitement tellement ils aimaient les Españols.
Selon la légende, on aurait pu construire un pont en argent entre Potosi et Madrid.
Aujourd'hui toujours exploitée pour en extraire de l'étain, elle représente le premier employeur de la ville.
Chaque jour, pour 1 dollars US, descendent des milliers d'hommes pour creuser ce qui est pour beaucoup leur tombe.
Selon les historiens, huit millions d'hommes y ont perdu la vie depuis quatre siècles.
Bien préparés a aller visiter ce lieu unique au monde, nous avons eu la chance de nous y trouver le jour de la fête des mineurs.
Après une marche dans les artères de cette montagne, nous voici á 800 mètres sous son sommet.
Nous y croisons des dizaines de mineurs décorant le fond de ce tunnel avec guirlandes et ballons, célébrant la "pochamama" (la sainte terre), nous invitant a nous joindre à eux.
Toute une après midi au centre de la Terre a discuter avec ces hommes et à boire ce délicat alcool potable de 96 degrés (les 4 restant étant évaporés après ouverture).
Magnifique et triste á pleurer, nous y croisons des mineurs de tout âge, détruit par la mine et l'alcool, mangeant chaque jour des quantités astronomiques de feuilles de coca pour oublier la faim, le manque d'oxygène et la fatigue de cet univers tellement proche de Zola.
Par exemple, les deux teletobbyes qui poussent le chariots, on nous a fait croire qu'ils étaient majeurs...
- Chapitre II : Le carnaval d'Oruro.
Depuis mon arrivée en Amérique du sud, on me parle de ce carnaval :
- C'est le plus grand événement culturel annuel de Bolivie: mouai
- Il a été inscrit en 2008 par l'UNESCO sur la liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l'humanité: si tu veux,
- Il est plus beau que celui de Río : faut voir
- C'est l'endroit de Bolivie oú sont envoyées les plus belles filles du pays pour représenter leur ville et leur ethnie... c'est bon, on y va.
Plantons le décor, Orúro, bourgade de près de 4000m (pour changer) se trouve être la capitale de la Bolivie pendant quelques jours.
Dans cette ville, se réunissent plus de 30.000 danseurs et 10.000 musiciens le temps du carnaval.
Chaque "Bandas" représente un quartier, une ville ou une ethnie de Bolivie (qui va, je le rappelle des plus hauts sommets de la Cordillère des Andes jusqu'au fin fond de l'Amazonie).
Chacune de ces bandas est composée en moyenne d'une centaine de danseuses (vraiment très très jolies en majorité), suivent une centaine de danseurs (très très moyens).
Arrive ensuite les musiciens. Pour les personnes ayant une idée de la taille moyenne d'une fanfare, voici les chiffres relevés pour une fanfare "moyenne"
- 7 grosses caisses
- 18 trompettes
- 22 tubas
- 22 trombones
- 6 hélicons
Les plus impressionnantes faisant le double.
Puis seulement arrivent une centaine d'hommes en costumes magnifiques, scintillant de mille feux, véritables stars du carnaval.
Le défilé s'effectue sur 10 km à travers toute la ville, où sont construites des estrades a faire passer Furiani pour le stade de France.
Pour accéder à ces estrades, de magnifiques échelles en bois dont tu ne te servirai même pas pour changer l'ampoule de salon.
Et pendant 2 jours et 2 nuits, la ville est le théâtre d'une fête comme jamais je n'en avais vu (et plus alcoolisée que Dunkerque en ce moment).
Sans conteste, un des plus beaux spectacles de ma vie.
A chacun son genre...
Pour imaginer la folie de cet événement : à la fin du carnaval, on fait entrer le train dans le centre ville, par la route...
Au fait, il y a des fruits en France en ce moment ? (connard)
RIP: Maximouille : 14/01/2012 - 12/02/2012